• Modèle ADDIE-Agile | Phase 2 - DESIGN

    • Cette phase permet de structurer les données recueillies dans la phase 1 en un projet pédagogique précis. On pourrait l’appeler la phase de scénarisation. Il s’agit de mettre au point un « scénario » pédagogique, c’est-à-dire faire des choix pédagogiques et techniques adéquats basés sur l’analyse réalisée dans la phase précédente.

      La tâche consiste à élaborer les objectifs d’apprentissage, structurer le contenu, concevoir les activités pédagogiques et les évaluations et réfléchir au design visuel et ergonomique du cours.

      Voici un résumé des tâches à accomplir dans la phase design :

      • Élaborer des objectifs d’apprentissage
      • Choisir un mode de livraison adapté au contexte
      • Adapter et structurer le contenu
      • Déterminer les méthodes d’évaluation
      • Faire la conception graphique et ergonomique
    • Élaborer des objectifs d’apprentissage

      Cette étape est cruciale, puisqu’elle permet d’identifier les connaissances et les compétences à acquérir, à structurer le contenu et à concevoir l’évaluation de l’apprentissage.

      Dans toute formation, le contenu doit correspondre aux objectifs. Dans la conception d’objectifs et d’activités d’apprentissage, il faut tenir compte des trois grands domaines d’apprentissage identifiés par Bloom, soit :

      • Le domaine cognitif : les habiletés intellectuelles (connaissances théoriques);
      • Le domaine psychomoteur : les habiletés manuelles (savoir-faire);
      • Le domaine affectif : les attitudes (savoir-être).

      Par exemple, un cours sur l’éthique fera appel aux domaines cognitif et affectif, alors qu’un cours de programmation fera appel aux domaines cognitif et psychomoteur.

      Dans chacun des domaines, les objectifs d’apprentissages peuvent être hiérarchisés en six niveaux (selon Bloom) :

      1. La connaissance (mémorisation)
      2. La compréhension
      3. L’application
      4. L’analyse
      5. La synthèse
      6. L’évaluation

      Les activités éducatives doivent être choisies en fonction du domaine et du niveau d’apprentissage requis :

      • Domaine cognitif - niveau compréhension : un questionnaire
      • Domaine cognitif - niveau analyse : une étude de cas
      • Domaine psychomoteur - niveau application : un projet pratique.
    • Choisir un mode de livraison

      À ce stade, vous devez déterminer quelle est le meilleur mode de livraison du contenu à la clientèle cible. Une formation à distance peut être offerte entièrement ou partiellement à distance, livrée en direct ou en différé, avec ou sans accompagnement. Autrement dit, vous devez choisir entre un modèle synchrone, asynchrone ou hybride.

      Chaque mode de livraison comporte des avantages et des désavantages. Par exemple, l’avantage le plus important de la formation asynchrone, c’est qu’elle offre au participant la possibilité d’ajuster sa cadence et de réviser, en tout moment, le contenu. Plus la formation est asynchrone, plus elle peut être adaptée au style du participant. En revanche, ce dernier doit faire preuve d’autonomie et de discipline.


      Une formation asynchrone convient particulièrement bien dans les cas suivants :

      • La matière fait appel à la mémorisation (par opposition à des explications complexes et nuancées); 
      • La matière est relativement stable (n’évolue pas rapidement dans le temps); 
      • La matière gagne à être présentée dans un format visuel; 
      • Beaucoup de ressources à consulter sur Internet existent pour cette matière.

      Le choix d’une méthode ou d’une autre devrait être fait en tenant compte des caractéristiques et des besoins de la clientèle-cible. Voici quelques éléments importants à considérer :

      Choix méthode livraison

      Une formation synchrone peut s’avérer nécessaire pour l’enseignement de matières complexes exigeant de fournir sur le champ des explications et des clarifications en réponses aux questions des participants.

    • Adapter et structurer le contenu

      La première chose à éviter, c’est de penser qu’on peut tout simplement convertir les cours magistraux ou les notes de cours existantes en pages Web en ayant recours au copier-coller. Le contenu d’un cours traditionnel doit être adapté pour la formation à distance en adoptant des stratégies pédagogiques différentes. La technologie permet de diversifier l’apprentissage et de le rendre plus interactif tout en donnant accès à un large éventail de ressources.


      Découpage

      Lorsque les objectifs sont bien définis, que les tâches d’apprentissage et les critères d’évaluation sont précisés, il faut choisir et organiser les éléments du contenu, en lien avec les objectifs, les découper en modules et les agencer en une séquence logique. Il s’agit en d’autres mots de définir le parcours d’apprentissage.

      Une formation à distance est généralement structurée selon une séquence logique et présentée sous forme d’unités, chaque unité étant relativement brève et visant un seul objectif pédagogique. Ces unités sont généralement appelées modules d’apprentissage. Chaque module propose des activités d’intégration, de réflexion et d’évaluation.

    • Structure non linéaire


      La plupart d’entre nous avons grandi dans un univers d’information imprimée : nous avons appris à consulter des documents imprimés où la matière est présentée dans une structure linéaire, un ordre séquentiel.


      En formation à distance cependant, l’organisation du contenu n’a pas à être linéaire, hiérarchique ou chronologique. Il convient d’adopter une façon différente de concevoir et de structurer l’information. Sur un site Web, le contenu n’est pas limité à la structure linéaire. Il est réparti sur des pages distinctes que l’on peut assembler de différentes façons et que l’utilisateur peut consulter dans l’ordre qui lui convient. Cette souplesse dans la structure permet de stimuler le participant en lui présentant plusieurs façons d’aborder le contenu et donc la possibilité d’adopter un parcours personnalisé.

      Gare à la complexité ! Une structure plus souple entraîne obligatoirement une plus grande complexité dans l’organisation des ressources. Il faut donc s’assurer que la navigation soit claire et simple afin d’éviter que le participant ne s’égare dans le contenu et saute ainsi des notions importantes. La technologie doit être au service de la pédagogie : créez une page d’accueil claire, utilisez des symboles facilement identifiables et limitez le nombre de clics au minimum.

    • Interaction et interactivité

      Qu’il s’agisse de formation synchrone ou asynchrone, l’interaction et l’interactivité sont importantes pour stimuler l’intérêt, la motivation et l’apprentissage. L’interactivité permet d’éveiller la curiosité du participant et de maintenir son attention. Elle invite à l’exploration et à la découverte du contenu. Si on offre au participant la possibilité d’interagir avec le contenu, il lui sera plus difficile de rester passif et désintéressé. Voilà un avantage de la technologie sur le livre imprimé, avantage que vous vous devez d’exploiter!

      En formation synchrone, il s’agit surtout d’interaction entre participants et enseignants, ce qui contribue à briser l’isolement. Proposez plusieurs types d’interactions : séances de mentorat, périodes de questions, forums de discussion, débats, projets collaboratifs, groupes d’étude, travaux d’équipes, évaluations de travaux par les pairs etc.

      En formation asynchrone, il s’agit plutôt d’interactivité avec le contenu, grâce à l’usage des technologies qui le permettent. Cependant, les activités de collaboration et les discussions peuvent s’avérer des solutions de remplacement aux présentations traditionnelles. Interrogez! En posant des questions au participant, vous créez un lien entre lui et le contenu.

      Documentation détaillée

      En mode asynchrone, l’enseignant n’est pas en classe pour fournir des explications et des consignes. Il faut donc prévoir une documentation plus importante et plus variée. Tout d’abord, de simples consignes verbales ne suffisent pas; il faut une documentation écrite. La quantité de documents à produire est souvent plus importante puisqu’il faut y inclure des documents connexes servant à guider, orienter ou répondre aux questions des participants.

      Variété

      En formation à distance, le maintien de la motivation du participant est un défi constant. La pluralité des activités constitue un excellent moyen de susciter l’intérêt. De plus, la diversité des activités permet d’adapter le contenu aux différents styles d’apprentissage des participants. Utilisez une variété de techniques et de média pour présenter le contenu en permettant aux participants de faire des choix: textes, photos, clips audio, capsules vidéo, infographies, exercices pratiques, quiz, simulations, jeux interactifs, journal de bord, hyperliens, etc.

    • Déterminer les méthodes d’évaluation

      Avant même de débuter l’enseignement, vous devez déterminer les formes et les méthodes d’évaluation qui serviront à vérifier le degré d’atteinte des objectifs par les participants. Vous devez établir ce qui sera évalué, de quelle façon l’évaluation sera faite et avec quels outils. La technologie moderne offre de nombreuses possibilités : les outils d’évaluation en ligne se comptent maintenant par centaines.

      Il y a deux types d’évaluation :

      • l’évaluation formative est effectuée en cours d’apprentissage et en continu. Elle a une fonction purement pédagogique : aucune note ou pourcentage n’y est associé.
      • l’évaluation sommative est effectuée à la fin de l’apprentissage. Elle a une fonction administrative et un caractère officiel : elle sert à sanctionner l’apprentissage.
    • L’évaluation formative

      L’évaluation formative est un processus d’évaluation en continu, qui sert à vérifier la progression du participant vers les compétences visées et à apporter, au besoin, les correctifs qui s’imposent.

      L’évaluation formative constitue aussi un excellent moyen, pour le participant, de se préparer à un examen final. Elle offre au participant la possibilité de mettre son apprentissage à l’épreuve dans un contexte formatif où il pourra faire des erreurs sans conséquences fâcheuses et ainsi s’ajuster en vue de l’évaluation finale.


      Pour être efficace, l’évaluation formative doit répondre aux critères suivants:

      • Elle doit être intégrée de façon continue dans la formation.
      • Elle doit renseigner le participant, à chaque étape de son apprentissage, sur sa performance en regard des objectifs d’apprentissage. 
      • Elle doit refléter un souci de progression afin de préparer graduellement le participant à l’évaluation finale. Par souci de cohérence et pour éviter la confusion chez le participant, les activités d’évaluation formative doivent être en relation directe avec les évaluations sommatives (même style, même niveau de difficulté, etc.). L’évaluation sommative est une activité hautement anxiogène pour le participant en formation à distance. La progression et la cohérence dans les évaluations formatives permettent de lui épargner l’effet de surprise ou de « jamais vu » lors de l’évaluation sommative.
    • Automatisation des évaluations formatives

      Dans une formation à distance offerte en ligne, l’évaluation formative peut être intégrée dans le SGA et offerte sous forme d’évaluation interactive avec correction automatisée. Cette approche présente quelques avantages importants :

      • La rétroaction est immédiate et continue, ce qui peut stimuler la motivation;
      • Le participant assume la responsabilité de sa propre formation;
      • Le participant peut refaire l’évaluation aussi souvent qu’il le désire, sans alourdir la charge de travail de l’enseignant, puisque la gestion et la correction est prise en charge par le SGA; 
      • Le SGA peut présenter les questions en ordre aléatoire, permettant de briser la monotonie et d’éviter que le participant mémorise les réponses en ordre séquentiel; 
      • Pour l’enseignant, la correction automatique permet d’alléger le fardeau des corrections;
      • L’enseignant peut créer des “banques de questions” dans lesquelles il peut puiser des questions au besoin de manière à ce que les évaluations soient différentes d’un groupe à l’autre. Les banques de questions peuvent aussi être partagées entre collègues.



      Que peut-on mesurer avec une évaluation automatisée ?

      Les évaluations automatisées ne se prêtent pas à toutes les matières. Elles conviennent plus particulièrement aux matières à caractère objectif telles que les langues, les sciences, la chimie, les mathématiques, le génie, la pharmacie, le droit et la santé. En revanche, les évaluations entièrement automatisées peuvent tout de même servir à mesurer une partie de l’apprentissage dans de nombreux domaines, surtout les notions théoriques du niveau cognitif.

      Les évaluations automatisées peuvent comprendre plusieurs types de questions, dont les plus communes sont :

      • les choix multiples
      • les vrai ou faux
      • les éléments à classer 
      • les énoncés ou images à associer 
      • illustrations et images à manipuler
      • les grilles de mots-croisés 
      • les énoncés à compléter
      • les réponses brèves.

      Fréquence des évaluations formatives
      Il n’y a jamais trop d’évaluations formatives. Elles permettent au participant d’interagir avec la matière, et ainsi de le motiver, ce qui revêt une importance capitale en formation à distance. Une évaluation formative devrait avoir lieu après chaque étape ou activité significative afin de permettre au participant d’appliquer les nouvelles connaissances et de mieux les intégrer. Il est recommandé d’avoir au minimum une évaluation formative pour chacun des objectifs.
    • Options d’automatisations des systèmes de gestion de l’apprentissage (SGA)

      Selon la plateforme d’apprentissage utilisée, les évaluations peuvent être automatisées de diverses manières :

      • fournir une rétroaction simple suite à une bonne ou une mauvaise réponse; 
      • puiser de façon aléatoire dans des banques de questions; 
      • permettre ou non un nouvel essai de réponse et octroyer des notes distinctes en fonction du nombre de tentatives faites; 
      • déterminer précisément le moment où l’évaluation sera disponible; 
      • rendre la disponibilité de l’évaluation conditionnelle à une activité d’apprentissage ou à évaluation préalable;
      • limiter le délai accordé pour répondre à chaque question, ou la durée de l’évaluation;
      • afficher une seule question par écran ou plusieurs questions à la fois; 
      • afficher les résultats et les rétroactions après chaque réponse ou à la fin de l’évaluation.

    • L’évaluation sommative

      L’évaluation sommative est celle que tout le monde connaît : c’est celle qui « compte », qui sanctionne. Elle sert à valider officiellement les compétences. 

      L’évaluation sommative permet de confirmer ce que le participant a appris, de le classer, de vérifier s’il possède les qualifications requises pour passer à la prochaine étape, ou encore pour obtenir le diplôme.

       Il s’agit d’un jugement global et noté qui détermine si l’objectif a été atteint. 

      L’évaluation sommative survient généralement à la fin d’un module et à la fin de la formation.



      La problématique du plagiat

      L’administration des évaluations sommatives soulève la problématique du plagiat, qui constitue un défi particulier en formation à distance. Lors d’un examen en ligne, les possibilités de plagiat ou de malhonnêteté sont nombreuses. Pour cette raison, certains mettent en doute la validité des évaluations et des diplômes offerts à distance. Ainsi, plusieurs établissements exigent que les participants se présentent en classe pour l’examen final, ce qui permet de contrôler leur identité et empêcher le partage des réponses. Or, plusieurs études démontrent que le plagiat n’est pas plus fréquent lors d’évaluations à distance qu’il ne l’est en formation traditionnelle.

      Il reste tout de même que l’évaluation à distance est une opération plus complexe et plus risquée et qu’il est impératif de prendre certaines mesures (contraintes de temps, de lieu, et contrôle d’identité) pour s’assurer de la véracité des résultats.

      Comment prévenir le plagiat?

      Voici quelques conseils pour prévenir le plagiat et favoriser l’intégrité chez les participants lors d’évaluations sommatives à distance :

      • Informer les participants sur ce qui constitue du plagiat.
      • Offrir une courte formation sur les méthodologies de recherche et de rédaction, afin de les aider à réussir sans tricher. 
      • Éviter de rendre l’évaluation disponible avant l’heure exacte de l’examen. 
      • Limiter le temps accordé pour faire l’évaluation, ou pour répondre à chaque question. 
      • Monter une banque de questions assez volumineuse pour être en mesure d’y puiser des questions de façon aléatoire et ainsi limiter les répétitions d’une évaluation à l’autre. 
      • Utiliser la fonctionnalité de la plateforme d’apprentissage qui permet d’afficher les réponses dans un ordre aléatoire (l’ordre est différent pour chaque participant).
      • Afficher une seule question à la fois.
      • Si possible, utiliser un logiciel bloquant l’accès à Internet, aux logiciels et à la fonction d’impression : Respondus Lockdown Browser. 
      • Tenir des évaluations sous surveillance en salle. Les participants font l’examen dans un lieu prédéterminé dans leur région. 
      • Mettre en place des mesures pour contrôler rigoureusement l’identité des participants. 
      • Fournir des ordinateurs pour éviter que le participant utilise son ordinateur portable personnel. 
      • Interdire les ordinateurs personnels, téléphones cellulaires, tablettes, appareils photo, lecteurs MP3, clés USB et autres supports, à moins qu’ils ne soient nécessaires pour l’évaluation. 
      • Changer l’accès par mot de passe immédiatement après l’évaluation.